CH3.

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Ce livre est une œuvre de fiction. Toute ressemblance avec des personnages qui auraient réellement existé serait totalement impossible.

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Il est midi, les filles sont heureuses de se retrouver dans une ambiance créole, avec une cuisine axée sur la gastronomie antillaise.

Le patron est sympathique et le déjeuner, délicieux. Bien évidemment, Evana l’a caché à Cyprielle pour éviter un esclandre.

Christiane a reçu les résultats de l’examen de l’organe récupéré à Espinas. Elle explique à ses amies qu’il s’agit de Pierre Lambert. Lui aussi faisait partie de la clique du Panier. Son cœur a été dépecé à la scie chirurgicale. Il était à Gap pour des vacances quand sa mère a commencé à s’impatienter, ne parvenant pas à le joindre. Du coup, elle a appelé le commissariat et ils ont fait le lien. L’enquête est plus facile depuis qu’Evana lui a envoyé les noms des garçons qui fréquentaient ce même lycée.

Pauline s’inquiète, il faut peut-être s’attendre à d’autres meurtres.

Louna a une nouvelle plus réjouissante à leur annoncer. Demain, elle monte deux jours à Paris pour le casting d’une nouvelle émission avec un grand chef pâtissier. Elle a loué un appart, étant donné, qu’elle préparera son gâteau signature sur place. Dans l’éventualité d’une sélection, elle concourra avec des candidats dans quelques semaines. Audrey et ses deux enfants seront avec Louna, une occasion d’être en famille. Et Dieu sait que ça va la distraire de cette enquête !

Elle est ravie que, Christiane lui propose de venir s’occuper de ses animaux, durant son absence.

Il est temps pour Evana de retourner travailler. En plus de ses recherches pour Sinergia, elle est comptable dans une société de matériaux de construction. Christiane doit passer récupérer le rapport et Louna regagne son domicile.

Elle prépare ses affaires pour son voyage, elle a hâte de rencontrer Lucie, sa casteuse.

Lundi, 6 heures

Robert, le mari d’Audrey les accompagne à la gare d’Aix-en-Provence TGV. Trois heures assises sans bouger dans le train, puis dans le métro, pour enfin arriver, chargées comme des baudets.

Le logement est assez grand. Audrey, Lola et Fabio regardent la télé dans le salon, pendant que Louna élabore son bavarois. Elle le congèle, demain matin, elle n’aura plus qu’à couler le glaçage miroir rouge et à le décorer.

La pluie a tapé sur la fenêtre de toit toute la nuit et ils ont mal dormi. Après le petit déjeuner, ils se préparent puis prennent la route à pied tous les quatre pour se rendre au casting.

Dès son arrivée, Lucie sollicite Audrey et les gamins d’attendre dans le hall. Puis, elle équipe Louna d’un micro et photographie son gâteau en lui demandant de prendre place devant la caméra, dans le but de lui poser des questions.

— Pourquoi l’avoir baptisé « Mlle Claudia » ?

— C’est un clin d’œil à mon dernier enfant qui aura dix-huit ans cette année.

— Quel gâteau as-tu exécuté ?

— J’ai réalisé un entremets parfumé au thé vert aux fleurs de cerisier avec un insert de griottes cuites dans du miel, puis j’ai fait un biscuit léger à la pistache, avec un croustillant gianduja. Je pense que beaucoup de candidats auront travaillé le chocolat, moi, j’ai préféré me démarquer.

Au bout de quarante minutes, elle sort du bureau, enchantée de cette expérience.

— Je t’appelle dans quelques jours pour te dire si tu es sélectionnée.

— À bientôt j’espère.

Elle relate le déroulement de sa matinée à Audrey puis elles récupèrent leurs affaires dans l’appartement et prennent le train.

Louna est ravie, ça fait belle lurette qu’elle ne s’est pas octroyée de temps avec sa famille, sans penser à son travail.

À peine arrivés, ils bondissent dehors, cheminant côte à côte pour atteindre l’extrémité du quai où Robert les attend. Le séjour était agréable, mais elle se languit de rentrer chez elle.

Lorsque Christiane lui ouvre la porte, elle a concocté le dîner. Louna ôte ses chaussures et se met à l’aise pour trinquer avec son amie en lui racontant tout dans les moindres détails.

Elle a hâte de savoir si Louna participera au concours. Sur cette entrefaite, Christiane rejoint son domicile.

11 heures, toute l’équipe arrive chez Louna. Elle a préparé un brunch.

Christiane a apporté le rapport d’expertise pour l’organe retrouvé, mais il n’y a rien de plus que ce qu’elle avait dit la dernière fois.

Pauline leur démontre que c’est peut-être, une femme. la froideur et  l'absence totale d’empathie lui donnent une forte composante psychopathique. Même si ces personnes ne deviennent pas toutes des tueuses, elles sont extrêmement dangereuses, car leur mental n’éprouve aucun affect et ne peut donc aucunement tenir compte des besoins de l’autre.

De plus, l’assassin leur injecte une drogue difficile à déceler dans l’organisme. C’est un mélange de deux substances bien connues des médecins, la scopolamine et l’atropine, qui provoque un effacement de la mémoire avec une action hypnotique. Elle peut être juste soufflée sur le visage, d’où son nom, « souffle du diable », pour en ressentir les effets et octroyer d’intenses hallucinations délirantes ainsi qu’une perte de contrôle. En cas de concentration trop élevée, elle est mortelle. La scopolamine ne subsiste que très peu de temps dans l’organisme. Une chose est sûre, elle a certainement une formation médicale pour les découper avec tant de précision. Depuis peu, le Panier est son terrain de chasse.

En revanche, les filles ne comprennent pas pourquoi elle les démembre et pour quelle raison, le corps d’Anaël Durin ne contenait aucun psychotrope.

Le périmètre des meurtres est localisé, et Christiane a collé son indic dessus.

Louna demande à Christiane de faire une conférence de presse, pour informer le public que c’est une femme. Mais elle n’est pas d’accord. Elle pense que cette affaire va devenir un spectacle télévisé et, surtout, elle ne souhaite pas créer une psychose.

Au moment où Louna lui ordonne de l’organiser, Christiane reçoit un coup de fil. Un passant a de nouveau découvert un corps au Panier. Elles démarrent en trombe.

En arrivant, Louna aperçoit un homme allongé sur le dos, près du médecin légiste.

— Salut, Bruno. Aujourd’hui, c’est quoi ? Demande Christiane.

— Bonjour, les filles. Il a eu la gorge tranchée.

— Il pue l’alcool, on dirait qu’elle a changé son mode opératoire.

— Pas sûr, Louna. Mais il est vrai qu’il n’y a pas de pièce numérotée, elle a laissé la dépouille intacte et ce scalpel. De plus, il a sa carte d’identité sur lui, il se nomme Francis Binnet.

— Elle a probablement été dérangée.

— Pas forcément. Attends, il y a un papier enfoncé dans sa gorge.

Bruno l’extrait de sa bouche.

— Oh, Bonne Mère, il y a un message.

Je viens de débarrasser la planète d’un de ces enfoirés, j’ai tant d’hommes à tuer en si peu de temps, ne m’en veuillez pas pour ces bains de sang.

Les filles veulent savoir s’il y a eu des témoins mais d’après Bruno, personne, mis à part l’homme qui a appelé la police.

Elles ne comprennent pas pourquoi son pantalon est baissé. Il pense que la meurtrière a dû le racoler dans un bar, autour d’un verre, puis lui a suggéré d’aller baiser dans la ruelle, et cet idiot l’a suivie.

— C’est forcément une femme ensorcelante pour l’avoir attiré si facilement. Elle a « tant d’hommes à tuer ». On dirait qu’elle est en mission. Ce meurtre me paraît différent, mais il est la septième victime, j’en ai la conviction. De plus, nous sommes vendredi, réplique Louna.

— Je pense aussi. On rentre. Surtout, fais bien attention aux indices, Bruno. Envoie-moi les résultats de l’autopsie le plus vite possible.

— OK, Christiane, je te tiens au courant. Bon retour, les filles.

— Ciao, ciao, beau brun, ricanent-elles.